
Je devrais intenter un procès au dieu Éole. Son injustice est flagrante. Il est coupable de torture mentale et physique. Mentale sur les hivernants. Physique sur la banquise. Depuis dimanche soir, le vent souffle, il est monté jusqu’à 174 km/h. La banquise était née depuis 3 semaines maintenant. Elle avait réussi à atteindre une épaisseur de 40 cm par endroit. On la voyait jusqu’à l’horizon. Seule, une petite bande de bleu était visible loin, loin, loin là-bas au loin. Mais elle était encore jeune. Bien trop fragile. Elle n’a pas su résister au choc et à la violence de la houle. Par morceaux, elle a disparu. Des plaques se détachent et s’en vont. La banquise n’est plus qu’un petit morceau de glace pris entre des îles, Pétrels, Rostand, Lamarck, Mauguen et le glacier. Nous n’avons plus le droit de marcher sur l’eau. Nous sommes les prisonniers de l’île.


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