
Moi et Arnaud. Mon gros filet. en face, l'îlot du Marégraphe
Le vent de la semaine dernière a donc emporté toute la banquise. J’en suis toute déboussolée. Je ne sais plus où aller. Je ne sais plus quoi faire. Je devais aller travailler à mon trou de pêche permanent, quelque part là où il y a de l’eau maintenant. Sa position n’a donc plus d’importance, de toute manière, il y a de l’eau. Je ne peux pas marcher sur l’eau, enfin pas encore... peut-être que d’ici la fin de l’hivernage je serai devenue suffisamment timbrée pour pouvoir marcher sur l’eau. Un pas, deux pas, trois pas... Vous avez vous ? Vous n’avez pas regardé ? Tant pis pour vous il fallait regarder !
Enfin de toute manière, tout cela ne m’arrange pas. Armée de ma maison de tortue et de mon bâton, je suis allée à la recherche d’une mare aux canards. Pas trop petite, pas trop grosse. Juste comme il faut pour pouvoir tremper ma maison. Et il me fallait un endroit où je puisse m’approcher de cette eau sans passer à la trappe. Des conditions particulièrement difficiles à réunir. Je suis donc partie vers l’Ouest, à l’opposé du soleil levant, il m’éblouissait de trop. Et j’ai marché, et j’ai marché... Pas trop loin...de toute manière il n’y a presque plus de banquise. Juste à côté de l’îlot du Marégraphe, des vaguelettes apparaîssent. J’ai trouvé mon trou, juste comme il faut. Je mets donc ma maison à l’eau. Ne nous inquiétez pas elle est faite pour ça ! (Ma maison est mon gros filet qui me sert à filtrer le zooplancton, les organismes qui vivent dans l’eau, ce sont principalement des copépodes, des petites «crevettes» qui à l’oeil nu ne forment qu’un point translucide ; ce filet, je le porte attaché sur mon dos, d’où le nom de Madame Tortue). Ma maison est à l’eau. J’ai trouvé de quoi la nourrir !

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