un parfum d'aventure, dans les eaux de l'antarctique

Je pars en Antarctique pour un peu plus d'un an, plus exactement en Terre Adélie, à Dumont d'Urville avec l'IPEV (Institut Paul Emile-Victor). Dumont d'Urville est une base de recherche polaire française, située en dessous de la Tasmanie. Mon rôle sera d'étudier les poissons et les organismes qui vivent sur le fond, en dessous de la banquise.

jeudi 25 août 2011

Igloo,



Le début de l'igloo avec le doc sur la photo


L'igloo, le mur, le trou de pêche, les cannes à pêche, la banquise, le mât iono... mais pas les poissons !!!




Les blocs,...



S’il y a une construction qui est parfaitement adaptée aux climats polaires, c’est l’igloo. Elle ne nécessite que les matériaux disponibles et de l’huile de coude. Un long couteau ou une scie peut être pratique, même très utile. Un peu de temps et un abri est construit.
Le problème majeur restant la disponibilité de ce-dit matériau. Au Groenland, de la neige, il doit y avoir un sacré paquet. Mais en Antarctique, une des régions les plus arides du monde, elle n’est pas monnaie courante, surtout cette année, où elle nous a fait faux-bond jusqu'à la semaine dernière, et encore nous avons eu de la chance, elle est tombée en assez grosse quantité. À cela tu rajoutes du vent, comme on a si bien, et la neige retravaillée passe du stade paillette au stade dur. Elle nous fait encore des fausse joies par endroit, dure sur le dessus, toute molle en dessous, un pied et... cela craque. Tant pis. Mais par chance, nous avons des bons tas de neige bien durs autour du trou de pêche.

Cela fait plusieurs mois que j’attends la neige, d’une pour travailler plus facilement mais aussi pour me faire une maison qui me protège. Je voulais qu’on le fasse juste au-dessus du trou de pêche, une isolation contre le vent et le froid. L’idéal, plus de trou de pêche à déglacer ! Malheureusement, le diamètre a causé quelques frayeurs à notre cher docteur, et il a préféré en faire un tout petit à côté du trou de pêche. Mais au moins je peux aller m’y réchauffer... et je peux m’allonger dedans (pour donner une idée du diamètre).

La construction s’est échelonnée sur deux jours. Les fondations puis la totale. Bloc après bloc. Une. Une. Une. Des alexandrins d’Alexandrie qui construisent une pyramide. Une. Une. Une. Nous voyons notre igloo monter. Des blocs tout droit sortis de la neige apparaîssent. Un toit, des plaques. Une porte, un trou dans la neige. Des joints, des morceaux de neige. Nous devons ramper pour pénétrer à l’intérieur. Des bancs, une carotte et une canne à pêche. Un futur spot de pêche très reconnu, quand les poissons seront de retour : il semblerait qu’ils aient décidé de partir en vacances depuis deux semaines....

Je pourrais m’y installer, y amener un réchaud, une petite lampe. Je pourrais faire ma petite vie d’Inuit d’Antarctique. Je pourrais vivre sur la banquise. Je pourrais sentir la neige et la glace. Je pourrais me faire peur toute seule. J’aurai certainement très peur toute seule la nuit.

Depuis un mur a été construit pour me protéger du vent et faire des prélèvements en toutes conditions. Je pourrais bientôt venir pêcher par 200 km/h....si le mur tient le coup !

La fermeture du toit, C'est Romain l'électro sur la photo


La porte d'entrée de l'igloo. Benoit sur la photo


L'intérieur de l'igloo

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