Un glaçon, un tout petit glaçon. Quelle taille fait donc un glaçon ? Un centimètre, un mètre, cent mètres. Un glaçon, celui que l’on met dans notre verre, un jour de canicule en essayant de rafraîchir le doux liquide. Un glaçon que l’on voit circuler à la dérive devant notre fenêtre, en suivant le cours d’eau. Un glaçon énorme, qui flotte dans l’océan.
Ce glaçon énorme, majestueux, impressionnant et mystérieux, est un iceberg.
Il est partout.Je le vois à gauche de ma fenêtre; avec le regard parcourant l’horizon, je le vois encore. Il remplit notre panorama adélien.
Certains sont gigantesques, d’autres sont plus petits. Ils prennent des couleurs bleutées avec la lumière du soir, certains sont au goût chocolat. Et ils flottent, dérivent tranquillement à la force des courants marins, du vent.
Ils subissent les changements de température, de soleil. Ils nous éblouissent. On a peine à les regarder en plein jour quand le soleil est bien haut dans le ciel.
Un soir, ils ont perdu leur calme. On les a entendus. On a entendu la voix du glaçon, le son bien grave, provenant des profondeurs.
Un soir, il a cassé.., ils ont cassé. Un bout du glacier a été rendu à la mer. Un bout d’un iceberg a été rendu à la mer. Dans un immense fracas, le glaçon est devenu paillette. Il est tombé, il a projeté des myriades de gouttelettes.
Le son a retenti: l’appel de l’océan. Dans un grand glissement, les miettes sont tombées dans l’eau, se sont envolées et ont chassé l’océan. À nos pieds, un raz de marée est arrivé. La banquise s’est soulevée d’une trentaine de centimètres, nous avons vu l’eau monter. Nous étions en train de travailler. Nous n’avons pas regretté d’avoir été là.
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