un parfum d'aventure, dans les eaux de l'antarctique
Je pars en Antarctique pour un peu plus d'un an, plus exactement en Terre Adélie, à Dumont d'Urville avec l'IPEV (Institut Paul Emile-Victor). Dumont d'Urville est une base de recherche polaire française, située en dessous de la Tasmanie. Mon rôle sera d'étudier les poissons et les organismes qui vivent sur le fond, en dessous de la banquise.
vendredi 11 février 2011
Une bouée par hélicoptère,
Pour le programme ICELIPIDS, j’ai dû mettre en place un mouillage. Un mouillage est une ligne que l’on ancre au sol. Le même mot est utilisé quand un bateau a jeté l’ancre, il est au mouillage.
Sur cette ligne, nous installons des appareils pour mesurer les paramètres qui nous intéressent. Nous y avons installé un piège à sédiments et une CTD. Le piège à sédiments est un gros entonnoir avec au bout un flacon pour récupérer les particules, les microalgues, le zooplancton qui tombent. C’est un principe passif ; le piège ne fait rien, il ne fait que récupérer ce qui tombe. La CTD mesure toutes les dix minutes, les paramètres de l’eau de mer, la salinité et la température, la profondeur pendant un an.
Mais pour que l'ensemble résiste pendant un an à une position fixe, il a fallu trouver 300 kilos de métal servant d’ancre sur le fond. Cela serait dommage qu’il se fasse emporter par un léopard des mers ! Maintenant, le mouillage tient au fond mais il faut des bouées pour que tout flotte dans l’eau. Cela paraît un peu contradictoire...il faut imaginer le système comme un bateau. Le bateau doit flotter, il a une coque qui flotte mais quand il jette l’ancre, il s’accroche sur le fond à un point fixe pour ne pas se faire balloter par les courants. Mais attention s'il y a trop de bouées, elles soulèveront toute la ligne et dans ce cas, le mouillage voguera au grès des courants.
Un autre problème existera dans un an,....celui de pouvoir le retrouver, alors il faut noter la position exacte.... eh oui, le mouillage ne dépasse pas de l’eau. Il est à six mètres de profondeur....car s' il est en surface, il va se faire prendre par les glaces, la banquise va l’emporter....et si ce n’est pas la banquise cela sera un iceberg ! Nous espérons l’avoir mis dans un endroit où les icebergs n’aiment pas aller....alors nous verrons l’année prochaine s'il est toujours là.
Tout notre joli bazar fait environ trois mètres de haut sans compter les mètres et les mètres de câble. Notre joli SeaTruck a un peu du mal à lever tout un système de cette hauteur. Et puis pourquoi profiter da la présence d’un joli engin mobile volant. Vous voyez, les machines volantes,..pas celles de Léonard de Vinci ...mais celles que l’on voit survoler le bord de mer, ces machines rouges, couleur des pompiers. ... Alors le tridrocoptère s’est envolé avec dans ses mâchoires d’acier une manille....et au bout de cette manille, tout le mouillage. Trois cents kilos au bout d’une corde. Trois cents kilos se balançant dans le vide. Tu les vois dans le ciel, survoler les îles, se rapprocher de toi,...et tu les vois tomber, sombrer dans le bleu.
Tu lèves la tête,....vers les profondeurs et cherches à apercevoir la fin... la fin ...la fin du bout !
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