Ce matin, j’ai crié, Au poisson ! Qui veut du poisson ! Qui veut mon beau poisson ! Les quelques clients, qui se sont précipités vers mon étal, sont vite retournés dans leur bicoque, les mains vides.
Car ce matin, je n’ai qu’un poisson dans mon étal. Non pas que mon étal est vide, mais le chalut ne m’a offert qu’un seul et unique animal à écailles.
Il est plein mon chalut. Il est plein d’étranges animaux, des concombres de mer que mangent les asiatiques, des étoiles de mer qui ne brillent pas, des coquillages trop petits pour être mangés, des éponges mais non utiles pour se laver, des crevettes tellement petites qu'elles ne font que craquer sous la dent,...etc.
Alors sur mon étal, j’ai tous ces animaux qui viennent des profondeurs. Mais personne n’est intéressé par leur achat. Je ne comprends pas. J’ai eu beau crier encore et encore, personne n’en a voulu. J’ai eu beau raconter toutes les histoires sur leurs bienfaits, personne n’en a voulu. Alors je les ai gardés, mes beaux organismes. Je les ai gardés et mis dans l’alcool. Je les garderai avec moi, précieusement.
Mais le jour où La Criée a fêté son inauguration, les gens sont venus par millions. Ils ont tous accouru. Par dépit, je n’ai même pas fait d’annonce.... alors je me suis demandée pourquoi viennent-ils tous ? Que veulent-ils ? Qu’attendent-ils ? J’ai alors regardé autour de moi, et il y a du vin chaud, des petits fours mais aucun produit de la mer. Nous avons attiré les clients en ne vendant aucun produit de la mer. J’ai alors décidé de garder le nom de Baraque à frites comme nom vernaculaire pour ma Criée... peut-être que l’idée de manger des frites les intéressera et qu’ils viendront me rendre visite ? Et pour les scientifiques, ces fous, un peu timbrés, son nom latin sera "La Criée" en remplacement du "SeaLab", d’origine un peu trop anglo-saxonne. J’y vendrai toujours mon poisson et autres pendant l’été. Mais attention, les dates d’ouverture sont étroites mais les heures vont jusqu’à point d’heure. Alors je vous attends l’année prochaine pour la réouverture de "La Criée".
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