un parfum d'aventure, dans les eaux de l'antarctique
Je pars en Antarctique pour un peu plus d'un an, plus exactement en Terre Adélie, à Dumont d'Urville avec l'IPEV (Institut Paul Emile-Victor). Dumont d'Urville est une base de recherche polaire française, située en dessous de la Tasmanie. Mon rôle sera d'étudier les poissons et les organismes qui vivent sur le fond, en dessous de la banquise.
dimanche 16 octobre 2011
Chasse au trésor,
Photo de Yves-Marie.
Pas la même journée, une semaine avant. Nous sommes allés transponder (mettre une puce sous la peau des mamans et des bébés phoque) à 5 kms de la base. Alors il faut emmener tout le matériel, de quoi attraper, peser, mesurer, tagger,..etc.
Et puis les phoques... bah ça sent pas toujours très bon... donc tout le monde a revêtu pour la première fois ou presque depuis le début de l'hiver, la tenue orange. Orange, couleur phare des tenues adéliennes !
Sur la photo, dans l'ordre, Basile, Sophie, Guillaume, Moi et Philippe.
Nous partons à Florence, une petite île juste avant les îles Dumoulin.
Le mois d’octobre correspond à la naissance des veaux: les bébés phoques. Les mamans phoques sortent alors de leur hiver mouillé pour aller se prélasser sur la glace, attendant sagement que leur rejeton veuille bien sortir de leur ventre. De loin, elles paraîssent être de grosses limaces polaires. On se demande même comment elles arrivent à sortir de l’eau avec un ventre aussi énorme. On se demande même, comment un phoque arrive à trouver la force de se hisser hors de l’eau.
Un bébé phoque et sa maman.
Bon en mal en, ils sortent de l’eau. Ils poussent comme des champignons sur la banquise. Des tâches grises apparaîssent et viennent ponctuer le blanc éclatant. Un peu de soleil, peu de vent, ce sont les ingrédients pour qu’ils daignent sortir leur bout du nez. Mais dès qu’un coup de vent se profile, ils retournent se cacher à l’eau, laissant là les mamans qui ont déjà mis bas.
Nous allons régulièrement leur rendre visite, vérifier que tout le monde est là et se porte bien. Comme les hommes, ils ne se ressemblent pas, ils ont des tâches sur le ventre qui les différencient les uns des autres. Les phoques de l’Archipel n’ont pas une vie libre... nous les surveillons ! De plus, ils ont une puce avec un identifiant .... leur prénom ou plutôt leur passeport pour l’atlas des phoques de Terre Adélie.
Combien y en-a-t-il ? une question se posant tous les ans. Combien avons-nous de phoques de Wedell dans l’Archipel ? Alors tous les ans, les hivernants partent à la chasse. Nous nous divisons en groupe et on se répartit à celui qui en aura le plus. Mais attention, il ne faut surtout pas compter les phoques d’un autre groupe sous peine de sanction pour tricherie ! Certains ont plus de chance d’en voir, d’autres moins. Nous parcourons l’archipel d’un bout à l’autre. 12 kms à l’Ouest de Pétrel. 9 kms à l’Est de Pétrel. Au sud, le glacier nous bloque. Au nord, nous n’avons que quelques icebergs parsemés ici et là.
Nous sommes partis de bon matin. Nous avons marché. Nous avons marché. Nous avons lorgné à la jumelle les tâches grises. Mais aucune n’est apparue. Les phoques ont déserté l’Archipel. Certains sont allés jusqu’au bout de leur zone... pour n’en voir qu’à la jumelle, encore plus loin. J’ai fait un grand tour de l’île... pour n’en voir que 5. Le trésor s’est fait rare cette année. Au total : environs 60 phoques. Certains n’en ont vu aucun. Dire que l’on nous avait promis une chasse fructueuse !
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2 commentaires:
Trop chouuuuuuuuuuuuuux les bébés phoques !!!!!!
Bisous
Manue.
y a t'il des relations sentimentales qui se créent entre les hommes et les femmes de DDU ?
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