un parfum d'aventure, dans les eaux de l'antarctique

Je pars en Antarctique pour un peu plus d'un an, plus exactement en Terre Adélie, à Dumont d'Urville avec l'IPEV (Institut Paul Emile-Victor). Dumont d'Urville est une base de recherche polaire française, située en dessous de la Tasmanie. Mon rôle sera d'étudier les poissons et les organismes qui vivent sur le fond, en dessous de la banquise.

dimanche 14 août 2011

La place du marché,






Connaissez-vous le marché de Terre Adélie ? Il est proche de la station Dumont d’Urville. En hiver, une fois la banquise formée, le marché s’installe sur celle-ci. Il a autant de place que possible pour s’entendre et s’agrandir. Plein de nouveaux marchants s’installent. Il y a un va et vient et un trafic de marchandises important.

Si vous m’avez compris et ce n’est pas la première fois que j’utilise cette expression de place du marché, je parle de la manchotière. Surtout ne vous méprenez pas quand je parle de marchandises, je devais faire une analogie. Mais les poussins empereurs sont traités comme des marchandises. Les femelles reviennent depuis 2-3 semaines maintenant et certaines se sont retrouvées sans poussin. Leur mari ayant pu être quelque peu maladroit. Ne pouvant vivre sans, elles cherchent ailleurs et la meilleure place est toujours chez son voisin. Elle va lui piquer ou essayer de lui piquer son poussin. Il s’en suit une mêlée phénoménale...à croire que les manchots aiment jouer au rugby.

Les piaillements, les chants des parents, le tout se mélange dans une immense cacophonie. En faisant abstraction des parents, nous pourrions nous croire en métropole, mais l’ambiance générale revient à la charge. « Mon mari, mon mari !!!! » «Qui a vu mon mari» crie la femelle. On croirait entendre, «mon melon, mon bon melon, qui veut de mon bon melon ?» Et d’ailleurs certains mâles ont aussi commencer à rentrer.... le marché ne s’arrête plus. Sous la caresse douce du soleil qui éclaire de sa chaleur la manchotière, celui-ci s’est étendu, prenant ses aises tant que le temps est clément....

Et les petits ont grossi... il n’y a plus de raisons d’attendre pendant longtemps pour apercevoir un bout de bec dépasser de la poche du parent. Ils sont là, secouent la tête, crient famine. Des têtes se reposent sur les pattes du parent. Nous ne voyons que les fesses dépasser, ils sont à l’envers. Et ils piaillent, piaillent.... Papa Papa Maman Maman, regardez j’existe et j’ai FAIM !

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