Depuis que le trou de pêche permanent a été mis en place, plus le choix, même par mauvais temps, il faut sortir. En deux jours, 5-10 cm de glace se forment suivant la température extérieure. Rien de bien affolant, mais nos mamans nous ont toujours dit: il vaut mieux prévenir que guérir. Alors, je sors mes doigts au dehors du cocon, pour aller les faire travailler la glace. Une bonne paire de sous-gants et une bonne paire de mitaine, le tout suffit à leur faire plaisir. Bien emmitouflés, incapable d’attraper quoi que ce soit, sans plus aucune dextérité, les doigts sont devenus les plus forts de l’Antarctique. Au contact de l’air, ils ont quelques petites réticences à continuer, mais l’importance de la mission leur donne du courage.
Arrivés au trou, armés d’une hachette, d’une pelle et d’une épuisette, ils attendent l’ouverture du coffre au trésor. Qu’elle sera la surprise du jour ? Oh comme d’habitude, une plaque de glace !
Mais un trou béant apparaît. Pas très grand. Juste de quoi passer une cuisse (de canard, de gros canard d’Antarctique). Il ouvre sur un horizon des profondeurs glaciales et sombres desquelles n’importe quel monstre peut sortir. L’imagination peut faire son oeuvre .... et je laisse la vôtre se faire leur propre scénario.
...
L’eau remue de manière étrange. Elle monte et elle descend à un rythme rapide. Les marées et les vagues ne peuvent être responsables de ces remous. Comme s'il y avait de la succion. Une ombre passe. Je ne peux voir clair, la glace a commencé à se reformer. Une forme émerge. Je hurle, mon coeur bat vite. Un bruit d’air soufflé se fait retentir. Et deux yeux noirs te regardent...
1 commentaires:
l'oeil était dedans la glace et regardait Camille
Victor H.
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