Des films pour une histoire, un roman pour une histoire ... Nous racontons l’aventure, nous la lisons, nous la buvons. Nous rêvons d’autres horizons, nous rêvons d’être autre. Nous rêvons de vivre les histoires de ces autres êtres lointains. Fiction réaliste ou bien fiction loufoque, peut importe. Nous nous prenons au jeu d’être quelqu’un d’autre, d’être un de ces héros, qui nous coupe le souffle au moment fatidique.
Même lorsque ces histoires sont vraies, nous nous prenons au jeu d’avoir vraiment vécu au milieu de ces personnages qui nous permettent de vivre d’autres aventures. Ces récits d’aventure sont un moyen d’échapper à notre réalité. Ces récits d’aventure sont souvent écrits de manière à ce que tout semble plus dramatique ou plus joli. Nous les lisons en ayant bien souvent du mal à comprendre comment ils ont bien pu survivre... mais comment ont-ils fait pour s’en sortir ? La question plane ...
Nous vivons tous les jours une histoire, un bout de récit. Mais cette histoire dont nous faisons partie en ce moment, nous nous demandons si elle ferait un bon récit d’aventure ou un bon film catastrophe américain...
Il était une fois... un Astrolabe. L’Astrolabe pris par les glace. L’Astrolabe coincé à 200 km de la base française Dumont D’Urville. L’Astrolabe avec un glaçon coincé dans les hélices. Des avions qui ne volent pas. Un hélicoptère en panne. Un avion se posant sur la banquise à côté de l’Astrolabe afin de le ravitailler et de chercher des passagers. Et l’Astrolabe encore et toujours coincé dans les glaces. L’Astrolabe dérivant au gré des courants, attendant d’être enfin libéré de la prise de la glace sur sa coque. L’Astrolabe s’éloigne de nous, doucement,... il s’en va vers le Nord... On se demande s'il atteindra l’Afrique du Sud.
un parfum d'aventure, dans les eaux de l'antarctique
Je pars en Antarctique pour un peu plus d'un an, plus exactement en Terre Adélie, à Dumont d'Urville avec l'IPEV (Institut Paul Emile-Victor). Dumont d'Urville est une base de recherche polaire française, située en dessous de la Tasmanie. Mon rôle sera d'étudier les poissons et les organismes qui vivent sur le fond, en dessous de la banquise.
dimanche 27 novembre 2011
Transfert,
Dans les aventures épiques du début de la campagne d’été, nous pouvons aussi observer les départs et retours de certains paquets.
La dépêche (sacs postaux) au départ de DDU doit rejoindre Hobart (Tasmanie) par l’Astrolabe. À chaque rotation, sa dépêche. Celle de R0 doit repartir par R0, tout du moins dans la mesure du possible. Avec les aléas, que nous pouvons connaître, le GP (gérant postal) doit sauter sur toutes les occasions possibles pour la faire partir...
Un hélicoptère ? Pas possible. À pied ? La distance est un peu trop loin. Un bateau ? Vu la banquise que nous pouvons avoir autour de nous, aucun moyen de mettre le SeaTruck à l’eau pour rejoindre l’Astrolabe. Un avion ? Pourquoi pas... les Twin Otter sont de petits avions qui sont montés sur skis lors des campagnes en Antarctique. Un de ces avions s’est posé sur la banquise à côté de l’Astrolabe... manque de pot cette fois-là, la dépêche n’était pas dans l’avion. Un faux départ. Le dernier vol au-dessus de l’Astrolabe ... une dépêche dans l’avion. La dépêche voyage, elle parcourt le monde, les moyens de transports... Morooka, Toyota, Flexmobil, Twin Otter, Astrolabe,... et le voyage n’est pas terminé...
Avec ce Twin Otter, mon successeur Julien et une campagnarde d’été, Aurélie ont fini par débarquer sur l’île. La campagne d’été a commencé.
Aurélie,à gauche et Julien, à Droite dans le Toyota, sur le chemin vers DDU. Ils sont arrivés par avion, en provenance de Terra Nova. On voit derrière le continent.
vendredi 18 novembre 2011
L’évolution,
Nous changeons. Le monde, notre environnement changent. Les choses vont de l’avant, en bien ou en mal, mais il me serait difficile d’en juger. Parfois une impression de retour en arrière nous assaillit. Mais rien n’est jamais vraiment pareil, même un film revu deux fois est différent, ou bien est-ce nous qui sommes différents ? Même l’Antarctique est différent chaque jour: tous les matins, en se levant, nous pouvons voir les mêmes icebergs, le même glacier, les mêmes bâtiments par la fenêtre. Mais de jour en jour, des subtils changements se font sentir ...
La glace apparaît, change de couleur au gré de l’hiver; la neige se dépose, s’envole, revient. L’homme y appose sa marque et le reste se charge de la modifier à sa guise.
Trou de pêche, le 16 mai, jour de sa pose.
Trou de pêche, le 30 juin, après une petite chute de neige.
Trou de pêche, le 30 juin, après avoir tassé la neige tout autour pour le protéger.
Trou de pêche, le 27 juillet, une fissure dans la banquise le traverse de part en part.
Trou de pêche, le 22 août après la première vraie chute de neige de l'hiver.
Trou de pêche, le 29 août, suite à la construction d'un igloo et d'un mur de neige.
Trou de pêche, le 23 septembre, la neige s'amoncelle petit à petit.
Trou de pêche, le 3 octobre, l'igloo et le mur ont disparu sous la neige. Le coffrage disparaît.
Trou de pêche, le 31 octobre, on peut s'y asseoir bien à l'abri du vent.
Trou de pêche, le 1er novembre, nous avons décidé de casser autour le tas de neige.
La glace apparaît, change de couleur au gré de l’hiver; la neige se dépose, s’envole, revient. L’homme y appose sa marque et le reste se charge de la modifier à sa guise.
Trou de pêche, le 16 mai, jour de sa pose.
Trou de pêche, le 30 juin, après une petite chute de neige.
Trou de pêche, le 30 juin, après avoir tassé la neige tout autour pour le protéger.
Trou de pêche, le 27 juillet, une fissure dans la banquise le traverse de part en part.
Trou de pêche, le 22 août après la première vraie chute de neige de l'hiver.
Trou de pêche, le 29 août, suite à la construction d'un igloo et d'un mur de neige.
Trou de pêche, le 23 septembre, la neige s'amoncelle petit à petit.
Trou de pêche, le 3 octobre, l'igloo et le mur ont disparu sous la neige. Le coffrage disparaît.
Trou de pêche, le 31 octobre, on peut s'y asseoir bien à l'abri du vent.
Trou de pêche, le 1er novembre, nous avons décidé de casser autour le tas de neige.
mardi 8 novembre 2011
Un début et une fin.
Le premier hélicoptère, le deuxième hélicoptère. Nos premiers contacts avec le monde extérieur, depuis des mois. Ils sont arrivés au compte goutte, doucement, de manière à faire les choses en douceur. Ils ont mis du temps à arriver. Nous les avons attendus dans un état d’esprit étrange.
L’Astrolabe s’est retrouvé coincé dans les glaces. Un glaçon par-ci, un glaçon par-là. La banquise ressert son étau autour de la coque.... il est rude d’avancer dans ce puzzle géant.... il est encore à ce jour bloqué dans la banquise, pris au piège. Il dérive au gré des courants.
La fin de l’hivernage! Le début de la campagne d’été!
Sur la photo, on voit les premiers hivernants débarquer de l'hélico. Ils sont au nombre de 6 sur base pour l'instant Les prochains arriveront avec l'avion en même temps que Julien, mon successeur.
L’Astrolabe s’est retrouvé coincé dans les glaces. Un glaçon par-ci, un glaçon par-là. La banquise ressert son étau autour de la coque.... il est rude d’avancer dans ce puzzle géant.... il est encore à ce jour bloqué dans la banquise, pris au piège. Il dérive au gré des courants.
La fin de l’hivernage! Le début de la campagne d’été!
Sur la photo, on voit les premiers hivernants débarquer de l'hélico. Ils sont au nombre de 6 sur base pour l'instant Les prochains arriveront avec l'avion en même temps que Julien, mon successeur.
vendredi 4 novembre 2011
Invasion,
Nous étions seuls sur notre caillou, ou plutôt sur une île couverte de neige et où quelques cailloux dépassaient. Aucun autre être vivant à part nous.
Nous pouvions aller là où nous le souhaitions. Mais avec le retour du printemps et du soleil, les volatiles sont revenus petit à petit: les Damiers du cap, les Pétrels géants, les Skuas, les Fulmars antarctiques.
Deux manquaient à l’appel! Les manchots Adélie et les Pétrels des neiges.
Ces deux oiseaux dépendent de la banquise... et malheureusement pour les adélies, ils ont un trajet plus important à marcher sur leurs deux petites pattes (nous de notre côté, sommes très heureux d’avoir encore une banquise bien solide... avec nos grandes pattes, nous pouvons encore aller loin pour découvrir de nouveaux icebergs).
Nous en avons aperçu un par-ci, un par-là. Ils ont d’ailleurs dû faire demi-tour pour cause d’ennui et de solitude car par la suite ils ont disparu.
Cahin-Caha, les adélies doivent arriver. Cahin-Caha, les adélies arrivent. Sur leur deux pattes, ils bougent des ailerons. Ils secouent la queue. Petit. Petit. Petit. Ils sont petits mais ils marchent aussi vite qu’un Empereur. Ils sont petits mais ce sont des pros de la glissade ventrale.
Les adélies nous envahissent.... !
Nous pouvions aller là où nous le souhaitions. Mais avec le retour du printemps et du soleil, les volatiles sont revenus petit à petit: les Damiers du cap, les Pétrels géants, les Skuas, les Fulmars antarctiques.
Deux manquaient à l’appel! Les manchots Adélie et les Pétrels des neiges.
Ces deux oiseaux dépendent de la banquise... et malheureusement pour les adélies, ils ont un trajet plus important à marcher sur leurs deux petites pattes (nous de notre côté, sommes très heureux d’avoir encore une banquise bien solide... avec nos grandes pattes, nous pouvons encore aller loin pour découvrir de nouveaux icebergs).
Nous en avons aperçu un par-ci, un par-là. Ils ont d’ailleurs dû faire demi-tour pour cause d’ennui et de solitude car par la suite ils ont disparu.
Cahin-Caha, les adélies doivent arriver. Cahin-Caha, les adélies arrivent. Sur leur deux pattes, ils bougent des ailerons. Ils secouent la queue. Petit. Petit. Petit. Ils sont petits mais ils marchent aussi vite qu’un Empereur. Ils sont petits mais ce sont des pros de la glissade ventrale.
Les adélies nous envahissent.... !
Les choses en grand,
Aujourd’hui, j’ai décidé de voir les choses en grand. Aujourd’hui, j’en ai marre des petits poissons ou des pêches infructueuses. Aujourd’hui, j’ai décidé de ramener à manger, mais pas pour de rire. Alors aujourd’hui, j’ai pêché un phoque. Un phoque de Wedell.
Taille : 2-3 mètres de long
Poids : 300 kgs
Bref, pour une fois on ne pourra pas dire que je suis une mauvaise pêcheuse et que je ne ramène rien à manger...
Taille : 2-3 mètres de long
Poids : 300 kgs
Bref, pour une fois on ne pourra pas dire que je suis une mauvaise pêcheuse et que je ne ramène rien à manger...
mardi 1 novembre 2011
Ouverture,
Une vue de dessus de la base.
Pendant l’hiver, une partie des bases antarctiques se mettent en veille. Elles ne sont plus que des bâtiments, froids, vides de vie, des murs. Quand tu passes entre ces murs, que tu entres dans ces pièces, le froid mordant de l’hiver se fait sentir.
Aucun réconfort à être dans ces bâtiments. Tu te sens mieux à l’extérieur où le soleil peut réchauffer un peu ton corps.
Romain, l'électro, attendant de voir si de l'air sort par le tuyau d'échappement du groupe électrogène
Avec l’été qui arrive, il faut y remettre de la vie en attendant le retour des campagnards d’été, le personnel venant passer entre 1 et 4 mois en Antarctique.
Y remettre de la vie, signifie réchauffer l’ensemble des bâtiments, remettre la production d’électricité en marche, la production d’eau, remettre en eau les canalisations, déneiger les fenêtres, etc.
Pour certaines bases, ce sont les premiers arrivants qui s’en occupent. Dans l’archipel de Pointe Géologie, la présence de la base permanente Dumont D’Urville permet de s’occuper de la remise en route de la base de Cap Prud’Homme avant l’arrivée du premier bateau. Ce sont les techniques hivernants qui s’en occupent et après la remise en marche, une permanence est assurée. On ne sait jamais, si la base prenait feu ... !
Une vue à l'opposé de la première photo. Ce sont les conteneurs avec les frigos, congélateurs et les groupes électrogènes.
Benoît, le plombier vérifiant si le groupe froid du congèle fonctionne bien.
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